1969 Frimatic - Viva - Wolber - de Gribaldy

Cette équipe consacre, en 1969, les débuts professionnels du champion Joaquim Agostinho, découvert par Jean de Gribaldy. Le portugais est l'attraction du rassemblement de l'équipe à l'Hôtel Mirabelle à Saint Aygulf. "Ago" réussit une entrée fracassante dans la sphère professionnelle : 13 victoires dont 2 victoires d'étape sur le Tour, le premier pour Jean comme chef d'équipe, et le Trophée Baracchi. Les coureurs de Jean et de Louis Caput totalisent près de 40 victoires en 1969.

Frimatic, sponsor de cette équipe, était un fabricant français de réfrigérateurs aujourd'hui disparu, Viva une marque de machines à laver. L'équipe remporte 3 étapes sur la Grande Boucle ! Au sommet du Puy de Dôme, Pierre Matignon, lanterne rouge du Tour, l'emporte devant un certain Eddy Merckx, tandis que Paul Gutty, troisième, termine dans la roue du belge. En cette année 1969, Jean de Gribaldy connaît donc des joies, avec les nombreux succès de ses coureurs, mais aussi la douleur de perdre un de ses hommes : Joseph Mathy meurt le 25 août dans un accident de la circulation alors qu’il venait tout juste d’avoir 25 ans.

L'Equipe (voir la galerie photos)
AGOSTINHO Joaquim (Por)
BIVILLE Christian
BODIN Jean-Louis
BRAND Karl (Sui)
CADIOU Jacques
DALER Jiri (Tch)
DUPUCH Bernard
FRIGO Albert - amateur hors catégorie
GILLET Guy - quelquefois
GILSON Roger (Lux) - au Tour du Luxembourg
GRAIN Michel
GRELIN René
GUILLAUME Serge
GUTTY Paul - ac juin
HAGMANN Robert (Sui) - ac 1er juin
HARRISON Derek (Gbr)
HERBAIN James - cyclocross
IZIER Maurice
JOURDEN Jean
KÖCHLI Paul (Sui)
LEBAUBE Jean-Claude
LISARELLI Denis
MATHY Joseph (Bel) - décédé le 25 août
MATIGNON Pierre
MERTENS Théo (Bel)
MIRANDA Leonel (Por)
MOURIOUX Jacky
NORCE Gérard - amateur hors catégorie
PARIS Jean-Paul
PELCHAT Michel - cyclo-cross
PLANCKAERT Willy (Bel)
RAYNAL Jean
RIGON Charles
RIGON Francis
SANQUER Jean-Jacques
SCOB Michel - pistard
SPUHLER Willy (Sui)
VAN LANCKER Alain
VIFIAN Bernard (Sui)
ZIMMERMANN Emil R. (Sui)

Incertains
DE VILLE Bernard (Bel)
DUPUCH Bernard
LANCIEN Roger

Paris Nice 1969
Equipe FRIMATIC-DE GRIBALDY
81 HARRISON Derek (Gbr) np.5eA
82 PLANCKAERT Willy (Bel)
83 IZIER Maurice (Bel)
84 DALER Jiri (Tch)
85 SANQUER Jean-Jacques (Fra)
86 BODIN Jean-Louis (Fra)
87 VAN LANCKER Alain (Fra) ab.4e
88 JOURDEN Jean (Fra)

Tour de France 1969
81 AGOSTINHO Joaquim (Por)
82 BODIN Jean-Louis (Fra)
83 GUTTY Paul (Fra)
84 HARRISON Derek (Gbr)
85 IZIER Maurice (Fra)
86 JOURDEN Jean (Fra) ab.6°
87 LEBAUBE Jean-Claude (Fra)
88 MATIGNON Pierre (Fra)
89 PLANCKAERT Willy (Bel) hd.6°
90 RIGON Francis (Fra)






Lors de la 20e étape du Tour de France 1969 (un 18 juillet, c'est aussi l'anniversaire de Jean de Gribaldy), qui verra la victoire de Pierre Matignon (alors lanterne rouge) au sommet du Puy de Dôme devant Eddy Merckx, ce dernier et son co-équipier Paul Gutty (3e de l'étape) portent deux maillots différents. Il semble que les coureurs n’étaient pas toujours en mesure de porter un maillot fourni par l’organisation du Tour et se rabattaient sur une version alternative fournie par leur sponsor habituel. C’est certainement le cas pour Gutty sur cette étape alors que Matignon porte bien le maillot estampillé « le Coq Sportif », sponsor officiel des maillots de ce Tour 1970.

                                                                                                       
                                                                                                                                                                                                                         (source : http://www.memoire-du-cyclisme.net/)

Matignon, une « Lanterne rouge » au nirvana : Tour 1969, par Michel Crepel.

Chaque rubrique, article ou portrait qui alimentent les journaux ou éditoriaux de France et de Navarre sont consacrés, exclusivement et à juste titre, dans la majorité des cas aux exploits "Titanesques" des "cadors" de la discipline. Aujourd’hui, pourtant, je vais tenter de vous narrez la journée exceptionnelle d'un "sans grade", d'un "lampiste" qui, pour sa première participation à la Grande Boucle, a osé dédier un autre néophyte de l'épreuve le "Roi Eddy", en personne.

En cette année 1969, le jeune Bruxellois participe, en effet, pour la première fois au Tour de France. La "mise en bouche" est hallucinante, le futur "Cannibale", depuis le départ de Roubaix, a attaqué tous les jours, soutenu par une formation Faema, qui n'a rien a envier à son aïeule "La garde rouge" de l'"Empereur d'Herentals". Des chiffres et des noms reflèteront mieux que bien des mots la situation "cauchemardesque" des adversaires du Belge en état de "démence". Nous sommes à la veille de la vingtième étape et déjà les jeunes "loups" du cyclisme de demain que sont l'Espagnol Luis Ocana ou le Belge Roger De Vlaeminck sont rentrés dans leurs foyers. D'autres, plus aguerris et moins novices tels le Belge Rik Van Looy, l'Allemand Rudi Altig ou l'escaladeur Ibère Pérez Frances, pour ne parler que des plus représentatifs du cyclisme de ces années là, ont rendu les armes tétanisés par l'effroyable puissance dégagée par le leader des Faema de Guillaume Driessens. Les "survivants" encore dans la course, mais hors course, naviguent dans les méandres d'un classement général "abracadabrant". Lucien Aimar, le lauréat de 66, est à plus d'une heure, Jan Janssens, le vainqueur de l'édition précédente, accuse un débours de quelques 48 minutes sur le "pourfendeur" de rêves. Seuls, si j'ose dire, les Français Roger Pingeon, grand "Magellan" de 67, et Raymond Poulidor limitent la casse, mais à quel prix. Le leader charismatique des Peugeot est classé second à 16 minutes du Belge euphorique quant à notre "Poupou" National il se situe sur la troisième marche du podium à plus de 20 minutes ! Voilà la situation avant d'aborder une nouvelle, mais dernière, difficulté de ce Tour 69 réputé pour avoir été le plus difficile depuis la reprise de celui-ci en 1947. Et cette difficulté n'est autre que le Puy de Dôme véritable épouvantail pour les rescapés de ce long chemin de croix.

Au départ de Brive, le matin de cette vingtième étape, Pierre Matignon est 86ème et bon dernier, il se voit donc affubler, pour la circonstance, de l'honorifique "lanterne rouge" qui sied à tout coureur dans sa position. D'ailleurs, il tient à la conserver cette place, ne serait ce que pour les propositions alléchantes des organisateurs de critériums d'après Tour. En effet, ceux-ci sont très friands de présenter de tels coursiers dotés d'une abnégations sans bornes à vouloir terminer l'épreuve coûte que coûte. Dès le départ les hostilités s'engagent par l'entremise de l'avant dernier du classement, le Belge André Willems qui se sent, soudain, pousser des ailes. Au même moment, Matignon, pas franchement veinard, est victime d'une crevaison qui le rejette à l'arrière du peloton lancé, maintenant, à vive allure. Après une accalmie circonstancielle, Roger Pingeon tente une sortie vite réprimée par les coéquipiers du Maillot Jaune. Au trentième kilomètre tout est rentré dans l'ordre, à la grande satisfaction de la majorité des coureurs et Matignon a, ainsi, pu regagner sa place au sein du peloton sans dommage apparent.

Durant les cent bornes qui suivent celui-ci s'achemine à un "train de sénateur" puis au cours de l'ascension de la côte de Chavanon, située à 66 Kms de ligne d'arrivée, la bagarre prend, alors, une tournure beaucoup plus pointue. Un Frimatic Viva De Gribaldy vient de prendre la "poudre d'escampette" et tous les observateurs avertis lorgnent sur leurs fiches afin de découvrir le nom de ce jeune présomptueux. Dans la formation du "Comte" on pense aussitôt et naturellement au Lusitanien Joachim Agostinho déjà vainqueur à Mulhouse et à Revel ou pourquoi pas au Français Maurice Izier, transfuge du Tour 68, mais pas un seul instant on ose imaginer la "lanterne rouge" Pierre Matignon dans le rôle du fuyard. Et pourtant, il faut bien se rendre à l'évidence, c'est bien l'Angevin, loin très loin de la "douceur" de sa région natale, qui caracole en tête de la course au nez et à la barbe de tous les favoris encore présents. Devant un peloton éberlué et surpris le Français s'offre un avantage substantiel de l'ordre de 3 minutes après vingt bornes de manivelles. Cette avance croît inexorablement pour atteindre les cinq minutes à une trentaine de kilomètres du but. On note des tentatives de sorties à l'arrière notamment du Néerlandais Jan Janssens ou du Français Désiré Letort mais les De Gribaldy, en tête desquels on remarque le plus souvent Agostinho et Lebaube, veillent.

A vingt kilomètres du sommet du Puy de Dôme Pierre Matignon possède, dorénavant, 7'40" sur le peloton et la silhouette majestueuse du "Géant" du Massif Central apparaît devant les yeux écarquillés et quelque peu effrayés du Français. Les quatre bornes de montée au pourcentage régulier de 12,5 % a de quoi refreiner les ardeurs des plus audacieux, surtout quand ceux-ci (c'est le cas de notre héros du jour) sont allergiques et irrémédiablement fâchés avec la montagne. Toutefois, transcendé par l'énorme enjeu, Matignon, décide de faire face au "Monstre" Auvergnat en jetant toute l'énergie de ses dernières forces dans un combat, somme tout inégal, mais tellement excitant et palpitant. Les Peugeot ont "embrayé" à l'arrière et lancé la chasse. L'avance de l'homme de tête n'est plus que de deux minutes au panneau des dix derniers kilomètres, une vraie "peau de chagrin". Pourtant, Matignon ne se désunit à aucun moment, au contraire, c'est arc-bouter sur sa monture qu'il relance l'allure. Aux premières loges du peloton, ou de ce qu'il en reste, le Maillot Jaune prend délibérément le commandement des opérations en accélérant le train de manière à effectuer un "écrémage" en règle. Ce dont il s'acquitte à merveille, comme d'habitude. Le Belge, assigne son lieutenant Martin Van Den Boosche au rôle de "dynamiteur" et le "Grand" entame, alors, son travail de destructeur d'"âmes sensibles".

A l'issue de premier "coup de balai" Eddy Merckx y va de son solo coutumier, démarrage, accélérations multiples et progressives. Résultat, dans sa roue n'est recensé, alors, que l'opiniâtre résidant de St Léonard de Noblat. Malgré le rush démoniaque du Maillot Jaune, Pierre Matignon, imperturbable en apparence, franchit seul la flamme rouge de l’ultime kilomètre. Un lacet plus bas Merckx a encore accéléré l’allure et décramponné, définitivement, le brave « Poupou ». Le Français possède un peu moins de 500 mètres d’avance sur « Terminator » à ce moment de la course et les radioreporters sont en transe. En effet, cette situation leurs rappelle une anecdote qui s’était déroulée au même endroit dix sept ans auparavant. Sur le Tour 1952, le Batave Jan Nolten s’était retrouvé dans une posture identique à celle de Matignon aujourd’hui, hors un missile « sol-air » (la mobylette dans le texte) du nom de Fausto Coppi l’avait rejoint et avalé à quelque 200 mètres de la délivrance . Néanmoins, il était écrit que cette fois ci, encore, la chance sourirait aux attaquants et c’est dans un état de terrible souffrance que le « Lanterne rouge » arpente les derniers hectomètres le séparant du « Nirvana ». Titubant sur sa machine, saoulé de fatigue il franchit, enfin, la ligne salvatrice et restera prostré, ainsi, sitôt celle-ci franchit tel un « zombie » cherchant, désespérément son second souffle qui ne viendra que bien plus tard. Le Champion Belge franchit, à son tour, le sommet avec un retard de plus d’une minute (1’25) sur le rebelle du jour. Cet exploit, que le seul le vélo nous permet de vivre, n’aura finalement pas de lendemain pour le coureur du « Comte » De Gribaldy, toutefois, il en fera le « Seigneur » de la tournée des critériums d’après Tour de cette année là au même titre que son dauphin en haut du Puy de Dôme à savoir le nouveau « Cannibale ». Et ce n’est pas la moindre des reconnaissances.

Résultats
5e étape Tour de France, Nancy-Mulhouse (Joaquim Agostinho)
14e étape Tour de France, La Grande Motte-Revel (Joaquim Agostinho)
20e étape du Tour de France, Brive Clermont-Ferrand (Le Puy-de-Dôme) (Pierre Matignon)
Montauroux (René Grelin)
Saint-Brieuc (Jean-Paul Paris)
Cirduit van Midden-Vlaanderen (Willy Planckaert)
La Bastide d'Armagnac (Willy Planckaert)
Mur-de-Bretagne (Jean-Jacques Sanquer)
4e étape secteur b Tour de Luxembourg (Joaquim Agostinho)
Trophée Baracchi (Joaquim Agostinho) 
1e à 1e étape GP Robbialac, Portugal (Joaquim Agostinho)
1e à 2e étape GP Robbialac, Portugal (Joaquim Agostinho)
1e à Classement Général GP Robbialac, Portugal (Joaquim Agostinho)
1e à 3e étape GP de Porto, Portugal (Joaquim Agostinho)
1e à 4e étape secteur a GP de Riopele, Portugal (Joaquim Agostinho)
1e à Classement Général GP de Riopele, Portugal (Joaquim Agostinho)
1e à Championnat National, Route, Elite, Portugal (Joaquim Agostinho)
1e à Championnat National, Route, Contre-la-montre ind., Elite, Portugal (Joaquim Agostinho)
1969 Portugal   1e à Championnat National, Route, Contre-la-montre par équipes, Portugal (Joaquim Agostinho)
Championnat National Suisse, Route (Bernard Vifian)
Stal - Koersel (Theo Mertens)
Callac (Jean-Louis Bodin)
Circuit du Port de Dunkerque (Joseph Mathy)
6e étape secteur a Tour du Portugal (Leonel Miranda)
Haaltert (Joseph Mathy)
10e étape secteur a Tour du Portugal (Leonel Miranda)
11e étape Tour du Portugal (Leonel Miranda)
13e étape secteur a Tour du Portugal (Leonel Miranda)
GP Ouest France, Plouay (Jean Jourden)
14e étape Tour du Portugal (Leonel Miranda)
17e étape secteur Tour du Portugal (Leonel Miranda)
Classement par points Tour du Portugal (Leonel Miranda)
1e à 2e étape secteur a Quatre jours de Dunkerque (Joseph Mathy)
1e à GP de Denain (Joseph Mathy)
1e à Poiré-sur-Vie (Joseph Mathy)
1e à 4e étape secteur a GP du Midi-Libre, (Derek Harrison)
1e à Vailly-sur-Sauldre (Francis Rigon)


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