Le Monde 4 janvier 1987
La mort de Jean de Gribaldy, l'aristocratie du vélo.






C'est en se rendant à Combloux (Haute-Savoie), où ses coureurs étaient en stage, le vendredi 2 janvier, que Jean de Gribaldy a trouvé la mort à soixante-quatre ans. Vraisemblablement frappé
d'un malaise cardiaque, le directeur sportif de l'équipe KAS a perdu le contrôe de sa voiture qui s'est écrasée contre un mur à Voray-sur-L'Ognon (Haute-Saône).

LE MONDE | 04.01.1987

Dans le monde de la "petite reine" il était le "Vicomte". Un surnom plutôt qu'un titre de noblesse. Jean de Gribaldy, né le 18 juillet 1922 à Besançon, était pourtant d'origine aristocratique. De la branche aînée des de Broglie, aimait-il à préciser. Sa famille avait subi avec consternation sa passion pour le plus populaire des sports. Engagé dans sa première course à l'âge de quinze ans, "de Gri" devait faire une modeste carrière au sein des pelotons professionnels de l'après-guerre : trois Tours de France dont deux terminés à la quarante-sixième place en 1947 et 1952, et une place de deuxième au championnat de France de 1947. Après un intermède prospère dans les affaires à Besançon où il possédait un magasin, Jean de Gribaldy a retrouvé l'univers de la course cycliste en 1964 comme directeur sportif. Toujours tiré à quatre épingles, même au plus chaud des étapes du Tour, il s'était fait une double spécialité : bâtir des équipes professionnelles et découvrir des talents nouveaux comme Joachim Agosthino, Eric Caritoux, Michel Laurent, Joël Pelier.

Après vingt ans passés à jongler avec des budgets de fortune et à se faire prendre ses meilleurs coureurs par des équipes plus riches, "de Gri" avait trouvé la stabilité grâce à l'équipee KAS, qu'il dirigeait depuis trois ans, et à son leader, l'Irlandais Sean Kelly, le numéro un actuel du cyclisme. Un coureur que le "Vicomte" avait déniché dans une anonyme course d'amateurs et qu'il a porté au plus haut niveau.


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